20 ans après, que reste t-il du SDF?

Le premier parti de l’opposition camerounaise a célébré mercredi le 26 mai son vingtième anniversaire. Les célébrations sont passées dans une indifférence qui tranche avec l’engouement populaire qui a caractérisé le parti durant ses premières années. En dehors de Bafoussam où s’est tenu un grand meeting en présence du leader national du parti John Fru Ndi, l’on a pas beaucoup marqué le coup du 20 ème anniversaire du Social Démocratic Front.

Né dans la violence des revendications démocratiques qui ont marqué le début de la décennie 1990, le Sdf canalisait alors bien des espoirs et la soif de changement des populations camerounaises. Le leader charismatique John Fru Ndi, haranguait les foules lors de ses célèbres meetings. les résultats des élections présidentielles à un tour d'octobre 1992, traduisent la forte émergence du SDF, puisque John Fru Ndi recueille alors 35,9 % des voix ; le président Biya est réélu de justesse, avec 39,9 %, et 18,6 % reviennent à Bello Bouba Maïgari.

Le SDF consteste les résultats et accuse le parti au pouvoir de fraude et de hold up électoral. De violents troubles agitent la région de Bamenda, où l'état d'urgence est décrété ; John Fru Ndi est assigné à résidence jusqu'à la fin de 1992. Ceci restera le meilleur score plus jamais égalé par le parti. Disposant de 42 députés à l'Assemblée nationale en 1997, il est tombé à 21 députés en 2002 et ne se contente aujourd'hui que d'une quinzaine de députés à l'issue des législatives de 2007.

D'emblée, il faut reconnaître que les sentiers de la politique sont très sinueux au Cameroun. Le découpage administratif, le jeu de la préfectorale et les manœuvres clientélistes du parti au pouvoir n’ont pas aidé la cause du parti. De plus, les divisions ne tarderont pas à déchirer le parti dont l’image est aujourd’hui grandement ternie. Le leadership de FRU NDI est de plus en plus contesté.Pour certains, le SDF vit une crise majeure mais trouvera les ressources pour se relever, tandis que d’autre soutiennent que la page est définitivement tournée pour le SDF. Au-delà de cette dérive, le SDF reste le principal parti d’opposition qui anime la scène politique nationale. L’histoire de la démocratie au Cameroun demeure indissociablement liée au Sdf.