Le gouvernement camerounais cherche sa diaspora

Êtes-vous au courant? Il paraît qu'on nous cherche. Qui nous? Ben, la diaspora camerounaise. Mais oui, ils sont à nos trousses. Non, je dirais plutôt qu'ils nous courtisent. Selon le chef de la délégation de cette mission dépêchée par le Président du Cameroun, «il est question de poursuivre les engagements pris par le président de la république, Paul Biya, à Paris en juillet 2009 et surtout de rechercher des solutions aux divers problèmes des camerounais de l'étranger.» Cette mission est donc en train de parcourir les principales villes d'Europe, et termineront par les USA et le CANADA.

Deux principaux points de litiges opposent la diaspora camerounaise au gouvernement du Cameroun: la question de la double nationalité et la question du droit de vote des camerounais de l'étranger. La loi camerounaise interdit en effet la double nationalité. Tous ceux qui, à la faveur d'un séjour à l'étranger acquièrent une autre citoyenneté perdent automatiquement la citoyenneté camerounaise. Par ailleurs, les camerounais vivant à l'étranger ne peuvent prendre part aux consultations électorales.

Lors du séjour du président camerounais en France en Juillet 2009, la délégation camerounaise l'avait rencontré pour lui faire part de la nécessité de réviser ces dispositions afin que même à l'étranger, les camerounais puissent prendre pleinement part à la vie politique de son pays et aussi que l'acquisition d'une nationalité supplémentaire n'entraîne plus la dissolution de la nationalité camerounaise. Ces doléances sont restées lettre morte jusqu'à date.

A la nouvelle que nous, diaspora camerounaise, étions activement recherchés par une mission de la présidence de la république, l'on s'est pris à rêver que peut être, ces braves émissaires étaient porteurs de la nouvelle tant attendue, à savoir: la révision de la loi camerounaise sur la citoyenneté, ainsi que de la loi électorale. Que nenni! Ils sont venus écouter disent-ils, comme si nous n'avions pas fini de décrier sur tous les toits ce que nous vivons comme une injustice notoire. Cette délégation s'est quand même voulue rassurante: «des techniciens sont en train de travailler dessus, car il est question de revoir notre code de nationalité» Mais finalement, qu'êtes vous venu faire au juste?

Moi je dirais bien que les élections présidentielles qui pointent à l'horizon 2011, ne sont pas étrangère à ce branle-bas de la présidence de la république envers la diaspora. Mais pensez-vous que nous nous laisserons encore prendre à des promesses jamais tenues et sans cesse renouvelées? La double nationalité et le droit de vote à l'étranger, nous le voulons pour maintenant et non ....quand la poule aura des dents!